Au lieu de rester comme une larve dans mon appart (à l'image de mon 25 Décembre assez pauvre en exercice physique, je dois bien l'avouer), j'ai décidé aujourd'hui de me bouger le popotin et de visiter l'arrière pays pour changer. Ooouuuuuiiiiii, Neeewwww Yyyyoooorrrkkkk, tttooooouuuttt ççççaaaa ....
Aujourd'hui direction North Tarrington. "Ouah!" "Chouette!" "Trop de la balle!" me direz vous, petits fripons que vous êtes. En même temps je vous comprends, qui a déjà entendu de ce patelin à une trentaine de miles au nord de New York? En fait, vous le connaissez, du moins de nom, puisque cette charmante bourgade s'est rebaptisée, en 1996, SLEEPY HOLLOW.
"La légende du Val Dormant" (Legend of Sleepy Hollow") est à l'origine une nouvelle de Washington Irving (pour un petit resumé en anglais c'est ici). Pour résumer l'histoire du film, en 1799, dans une bourgade de La Nouvelle-Angleterre (Sleepy Hollow devenu North Tarrington puis de nouveau SH, enfin vous suivez ...), plusieurs cadavres sont successivement retrouves décapitées et les têtes ont disparu. Les habitants sont persuades que ces meurtres sont commis par un étrange et furieux cavalier, dont la rumeur prétend qu'il est lui-même sans tête (le cavalier sans tete donc). Les autorités new-yorkaises envoient alors leur plus fin limier pour éclaircir ce mystère.S'ensuit moults surprises, rebondissements, tripotages en tout genre. Sleepy Hollow sous la pluie, c'est un peu comme se balader dans les décors du film. L'église que l'on voit au début existe vraiment avec ses jolis tombes (le cimetière est rempli des dernières demeures des ex-vétérans de la guerre d'Indépendance, qu'il appelle Revolution War pour faire classe)
, les bois environnants vous oppressent quelques peu
et les autochtones changent de l'habituel americain (ici on vous dit spontanément bonjour! Et sans 40 "What's up?!", "How are you?", "I love you my friend?" ou autres "God bless America"). Une véritable faille spatio-temporelle.
Voilà pour le premier aspect de Sleepy Hollow. Le deuxième est celui d'une communauté composée essentiellement d'immigrés péruvien, colombien, équatorien a moitié à l'abandon, avec ces usines démantelées et ses habitations rongées par la vermine. Un peu comme si le Sleepy Hollow du début du 19eme n'avait pas tout à fait disparu. Le patriotisme en plus.
Autre perle de la région, LA propriété des Rockfellers. Les mots me manquent pour décrire ce parc gigantesque avec des batiments dont la taille défie l'imagination de n'importe quelle ménagère de 50 ans.
Et puis je me suis fait un nouvel ami aujourd'hui.
Non, c'est tout à fait normal un chien dans un cimetière.
Loin de la France, j'ai passé ma famille en compagnie de polonais rigolos (Bart et ses parents) autour d'une dinde, de vodka, de gros cornichons, de harenghs, de salade et d'une table ronde avec une jolie nappe pour tout mettre dessus.
Cette année, j'ai eu une batte de base-ball (très utile en contexte de situation difficile au bureau), un tee-shirt I Love NY trop la classe et un tapis-plaid-moumoute à poil long de couleur orange pétant que j'affectionne tout particulièrement.
Prouesse de la soirée post-dinde: s'être fait virer d'une soirée familiale privée par un gros hispanique pas sympa (on a quand meme reussi à piquer une bière - malheureusement une Miller Lite de merde).
Seconde prouesse de la soirée: Bart a tenu à souhaiter un joyeux Noël aux paroissiens de l'église d'a coté, à la fin de l'office de minuit. Nul n'est besoin de préciser qu'il était tout bourré lorsqu'il est entré faire coucou au curé.
La phrase du jour: "When you feel that the floor don't moove, with CloClo keep up the groove" -- A.F. Jolivet (disc-jockey) par Saber Najars (football player sur le banc de touche)
Pour aller au boulot, c'est simple. Au lieu de mettree 40 minutes comme d'habitude, j'ai seulement mis 2h30.
Mais quel plaisir de conduire coude à coude avec ces mous du genous de conducteurs ricains ou ces camionneurs du cru qui trouvent rigolo de prendre l'autoroute par un temps pareil (30 cm de neige sur la chaussée) et de rester coincé en travers de la route en patinant. Je ne me plains pas cependant: pour aller sur New York (la file d'en face), 5 heures étaient à peine suffisant pour faire 40 miles ...
Pour ceux qui veulent profiter de cette expérience unique de pilotage en condition extreme, il y a une petite video ICI.
Sinon, hier, le Pere Noel est passé en avance. J'ai du aller chercher ma voiture à la fourriere pour stationnement illicite. Cout de l'opération: 200 dollars. Je remercie tout particulierement l'administration de la ville de Hoboken qui ne veut pas me fournir un permis résident (10 dollars par an) sous prétexte que je n'ai pas de permis de conduire de Hoboken. J'y ai pourtant droit puisque j'ai un logement dans cette ville. Tant pis, ils se lasseront de mes visites incessantes avant moi !
Coté boulot, j'aime faire flipper mon patron en posant des questions innocentes et en fouillant un peu partout. Des choses tel que "c'est marrant mais il y a 10 litre d'un mélange d'acide phosphorique et d'acide sulfurique qui traine à l'air libre. C'est un peu dangereux pour l'environnement. En plus, les ouvriers n'ont aucune protection pour le manipuler. C'est amusant ..." lui font étrangement rentrer sa petite tete de porcin dans l'amas de graisse qui lui sert de corps, et de petits soubresauts accompagnés de couinements ridicules m'indiquent que je viens de tomber sur un truc embetant. C'est bete pour lui mais comme il a commencé par me prendre pour un con dès le début, je vais pas lacher l'affaire. Mais ce n'est qu'un des multiples secrets de cette usine!
- Moi: "Non. Pourquoi?"
Son regard se perd dans le vague, des souvenirs intenses illuminent son visage buriné par la moiteur de la jungle, quelques notes de "The Star Sprangled Banner" résonnent dans l'atelier soudain devenu sombre tandis qu'au loin un village vietcong est passé au napalm.
- John Rambo: "Tu sais dans la jungle vietnamienne, la chaleur et l'humidité sont tellement forte, qu'il est impossible de fumer des Malboro. Ca irrite la gorge et ça fait tousser." Mimant un fusil mitrailleur "Et c'est pas bon de tousser en plein combat. On arrive pas à tirer les viets"