Mr M.

Les présentateurs étaient mous, du genre à ponctuer chaque groupe de syllabes par un silence de 10 secondes, et on était très loin des performances de notre gueule dabruti nationale, Nelson Montfort.

Moi, tout ce que je voulais voir, c'était les coureuses et les sauteuses scandinaves, et bien sûr une petite Carolina Kluft dans ses meilleurs jours. Malheureusement, la régie suédoise avait décidé de ne passer que de très courts extraits des performances de ces magnifiques chips suédoises, pour plutôt s'attarder sur les lanceuses de poids et de javelot ... Vous comprenez ma déception ...

J'ai ainsi pu suivre l'intégralité du concours de lancer de poids masculin et celui, palpitant, de lancer de javelot féminin ... Dites bonjour à Corby's

Je ne sais pas si le directeur des programmes est un amant éconduit de Carolina Kluft mais on a eu droit à toutes les images de ses chutes durant les précédents meetings. Elle a d'ailleurs réitéré ses exploits en se ramassant une bonne grosse bûche au 400 mètres haies.

Finalement la Suède a gagné. Bon, elle aurait perdu qu'il n'y aurait pas eu plus de mouvement et de bruit dans le stade.

Les programmes dans la semaine méritent eux-aussi le détour. Nous avons droit aux habituelles séries américaines, suédoises, anglaises ET françaises (en VOST) et les grosses bouses du genre "La Nouvelle Star". Jack Bauer nous retrouve chaque dimanche soir, nous avons un Paradise Hotel assez licencieux et Lost nous endort le mercredi soir. Chaque émission est redifusée au moins une fois à 2 jours d'intervalle, on a donc vite fait le tour ...

A côté de ça, nous avons chaque midi les forums politiques et les débats à l'assemblée (nationale ET régionale) à propos de la construction d'une déviation routière qui mettra à mal l'écosystème d'un marais à moustique ou bien sur le budget alloué à la famille royale. C'est hallucinant comme c'est mort et conscensuel. On est loin des insultes qui peuvent fuser à l'Assemblée Nationale.

Evidemment, ici, tous les gens sont nos amis, donc nous avons des émissions pour les sourds et malentendants, sans aucun commentaire sonore ou presque. C'est assez avant-gardiste.

Le journal permet parfois de retrouver sa naïveté d'adolescent devant Anne Sinclair le dimanche dans "7 sur 7".

Mais par contre pour la météo, nous avons droit à des types très moches qui appuient sur une télécommande pour faire défiler les images. C'est pathétique au pays de la technologie dernier cri.

Mon émission préféré reste cependant "Doobidoo" et son relan de "Chance aux chansons" des années 60, avec que des duos gnan-gnan réunissant le temps d'une chanson une blonde à gros seins entièrement plastique et un vieux beau sur le déclin. C'est un peu le Telethon pour has-been, et je ne peux empêcher une larme de couler lorsque je les vois s'autocongratuler après une performance scénique tout playback et décor en papier maché.


Pour finir, une pensée particulière pour ce monsieur à moustache qui sous ses airs de Papi tranquille cache une véritable âme de Michael Moore

Il anime une émission du genre "60 millions de consommateurs" où il compare divers produits de consommation courante. Celle-ci est divisée en trois parties: dans une première partie, il interroge des gens dans la rue sur leur utilisation du roduit et sur leurs attentes. Dans une seconde, il fait l'article comme un VRP en aspirateur et descend les produits merdiques. Ensuite, et c'est là que cela devient jouissif, il invite le représentant du fabricant du produit le plus pourri (il ne le sait pas encore) et le démonte pendant une demi-heure. Les insultes ne sont pas loin!

Cette semaine ... Le tampon hygiénique!

Super rock'n'roll, n'est ce pas?

Par contre, malgré mes recherches forcenés et mon harcèlement de la population locale , je ne suis pas sur d'avoir trouvé les autres (jamais trop sûr de ce que peut vous dire un suédois). Enfin, bon, je suis content j'ai parlé avec plein de gens, supers fiers que leur ville toute pourrie est donnée naissance à autre chose qu'une usine qui périclite ou des tribus de beaufs à voitures tunées.

Ou bien Antoine tentant de simuler l'introduction contre nature d'une partie de son anatomie dans le conduit d'un cochon rouge géant se faisant passer pour un symbole du Dalarna


Ou bien plus simplement de jolis reflets de nuage dans les eaux sombres des lacs.

Bien sûr, en revenant, visite de la mine de Falun, patrimoine de l'Unesco. Très intéressant, nous remercions encore le guide qui nous a forcé à TOUT nous raconter en anglais, même ses fausses blagues.

Apparté: petite dédicace à la caissière et ses magnifiques yeux bleus.

Après un petit apéritif sur les rives d'un lac (seulement perturbé par la voracité des moustiques autochtones - Papi, je suis sûr qu'ils sont pas aussi gros en Mauritanie!), nous nous ecroulâmes comme deux grosses bouses devant la télé pour regarder "Sweet Home Alabama" avec Reese Whiterspoone. Un mot le résume bien: "affligeant".

Nous en avons quand même profité pour tester une spécialité locale: le snus (prononcez snouze). Ici, presque personne ne fume de cigarettes. A la place les gens se font des shoots avec ce truc.

Cela se présente sous deux formes. La première, une sorte de poudre immonde que l'on roule en boule et que l'on se carre entre sa gencive et lèvre du haut. La seconde, une sorte de petit sachet de thé que l'on met au même endroit.

Nous avions demandé quelque chose de fort mais qui soit pas dégueu. Nous avons été servi: nous n'avons pratiquement rien senti et le gout était relativement immonde. Déjà à l'odeur ... Imaginez un cheval qui vient de se taper un petit sprint, qui s'est roulé dans le purin bien frais et qui s'est fait uriner dessus par un petit camarade taciturne. C'est bon? Et bien, vous avez à peut près la transcription de l'odeur du snus ...

Ce qui est rigolo, c'est que tout le monde snusse ici. Hommes, femmes, jeunes filles à gros seins qui se trimbalent avec une lèvre qui a doublée de volume et une prononciation zozotante.

Le lendemain, petite visite des alentours à la recherche du passé métallurgique de la région et des vestiges néolithiques. Ben, on les a cherchés ... longtemps ...

Finalement, on a trouvé un joli caillou déposé par les glaciers lors de la fonte des glaces. Ce qui est amusant, c'est que ces rochers erratiques sont posés sur 20 cm2 et que personne n'a réussi à les faire tomber.

Ensuite, direction la côte avec Gävle, riante cité sur les bords de la Mer Baltique avec ces petits villages alentour. C'était joli ...




... ou pas ...


... ou alors très moche, très vide et très mort


Heureusement que nos copains les canards étaient là


Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et il a fallu que chacun reprenne le chemin de son humble demeure, partant seul dans le soleil couchant ...


[Antoine a quand même tenu à se faire arnaquer par la SNCF locale (Et bien non, si le trajet est plus court et si les trains sont plus fréquents que sur une autre ligne, ça sera plus cher!).]

et Peter


Après cette entrée en matière, où je découvre l'incroyable descente des tréfileurs suédois (j'arrive à suivre sans trop de dommages collateraux, merci les Ponts!), nous arrivons dans l'arêne ...

Première constatation, la population de Langshyttan vient de doubler, si ce n'est tripler ce soir! Le parking (habituellement entièrement vide) est là pour en témoigner.

De mémoire de Langshyttanais grabataire, on n'avait jamais vu ça.

A l'interieur c'est pareil, jamais vu autant de gens (plus de 1400 places vendues!!!!!).

Ceci dit, ce n'est pas parce que le suédois déroge à son habituelle solitude, qu'il devient fou-fou. Non, on est suédois ou on ne l'est pas ...

Ainsi, on revet les couleurs de son club favori, on chante (mais doucement, on pourrait réveiller la maison de retraite d'à côté),

on siffle rarement une faute (on pousse quand même de temps en temps un petit "Rhhhooo!!!" gutural, entre deux lampées de bière),


on s'offusque presque des bastons (je suis le seul à applaudir les mandales que les équipes ne manquent pas de s'échanger de temps en temps - c'est ce qui fait tout l'attrait de ce sport, voir deux abrutis engoncés dans des protections qui essayent de se mettre sur la gueule sans tomber par terre) qui sont - il faut le noter - très rare.

On est loin de la NHL côté échange physique! Heureusement, le hockeyeur suédois révèle sont naturel vicieux lorsqu'il fait ricocher la tête de son adversaire contre la balustrade, ou lorsqu'il se sert de son adversaire pour amortir sa chute. C'est beau, on pleurerait presque...

Le suédois décidément peu joueur aime également entourer l'arêne de filet de protection. Il est donc très malaisé de prendre des photos mais de plus on perd la joie de voir un spectateur se faire exploser la machoire par un palet perdu (en général, il gagne un abonnement à vie pour avoir perdu toute forme humaine). Quel dommage!

Suite à la victoire de l'équipe du coin 3-2 (ici même les scores sont conscensuels!), place à la beuverie du samedi soir, avancée pour l'occasion au vendredi. Nous nous retrouvons donc sous une tente à écouter un groupe de rock (possédant un bassiste en chaise roulante!) tout en admirant les jeunes demoiselles de sortie (incroyable, il faut croire qu'elles se cachent d'habitude, je me souviens particulièrement d'une petite blonde possédant une gigantesque -et c'est peu de le dire - paire de nic.... enfin bref, ça m'a réconcilié avec la campagne suédoise). A noter que tout mes copains de la tréfilerie était raide bourré: entre celui qui racontait à son patron (Joakim) pourquoi il le détestait l'année dernière et pourquoi cette année il l'adore, ou bien l'autre qui déclenche une bagarre, ou bien ce troisième qui cherche désespérement à organiser une after chez lui (il habite à 5 bornes et veut nous emmener en bagnole ...).

En revenant chez moi, je découvre qu'un miracle s'est produit dans mon frigidaire. Jugez plutôt

Merci Erasteel pour m'avoir payé toutes ces bières !!!!!

Aujourd'hui, c'est vendredi. C'est bien.
Aujourd'hui, il y a du hockey dans mon trou perdu. C'est bien.
Aujourd'hui, je vais boire plein de bière. C'est bien.
Aujourd'hui, j'ai eu ma première vraie réunion en anglais. Je n'ai dit aucune connerie. C'est bien.
Mais aujourd'hui, je me suis pris la tête sur le dépouillement d'essais vieux de 5 ans.
C'est pas bien.


(Il y a une chose que j'adore, c'est recevoir des commentaires sur mon blog. Et il y a un truc que j'adore encore plus, c'est pouvoir répondre au gens. Merci LC06 mais je ne sais pas trop qui tu peux être (Laurent Coubret? Laurène Chaise ?...). Un conseil, laissez moi un mail pour que je puisse vous répondre ou arborez un petit nom moins sibyllin, je pourrais vous enjouer de ma plume frivole)

Incroyable, je viens de tomber sur la photo de ma chambre de prépa en Sup. (première photo de la rubrique "Piaule de Sup", à droite de la photo, je suis le gars à gauche).

Si vous voulez beaucoup rire, faite un tour sur les autres pages, ça mérite le détour.

Comme j'ai vraiment rien à faire de mon temps libre ici, je fais des visites d'usine entre 6h30 et 10h du soir avec présentation Powerpoint d'une heure et demie tout en suédois à la fin. En prime le faux-cul de service qui arrête pas de poser plein de questions inintéressantes, alors que tout le monde ne désire qu'une chose: se barrer chez lui. Je tiens ainsi à remercier Joakim, mon copain suédois pour cette gentille invitation. Je lui revaudrais ça au centuple ...

Grand moment d'émotion aujourd'hui puisque je viens de rencontrer mon futur patron américain. Grand moment de solitude lorsque je me suis engagé dans un soliloque en anglais sur mon boulot là bas ...

Je remercie de tout coeur Clément et Papi pour nous faire part de leur grande aventure humaine respectivement en Russie et en Mauritanie. C'est fou comme l'étranger rend imaginatif!

Les paysages évoluèrent au cours du voyage, passant de la forêt touffu enchassée d'une myriade de lacs à de la végétation typiquement méditérannéenes puis à des paysages tout droit issus de la Suisse

pour finalement aboutir à un mélange de savane africaine et de taïga russe


J'arrivais finalement au but de mon voyage la route de Flatruet plus haute route publique de Suède.

La route était en réalité une piste défoncée en plein milieu d'un plateau désertique. Un paradis pour la marche, un enfer pour les amortisseurs ... Alors que je bavais sur les paysages grandioses que je traversais, je vis un drôle d'animal à quelque distance de la route. J'empoignais mon appareil photo et me faisais un devoir de m'enfoncer dans la taïga environnante à la poursuite de ce que j'avais immédiatement reconnu comme .. un renne!

J'eu beau courir comme un débile derrière le troupeaux de paisibles herbivores, je ne réussis pas à m'approcher à moins de 100 mètres. Heureusement, miracle de la technologie japonaise, j'avais mon téléobjectif avec moi pour vous offrir cette image qui aurait tout à fait sa place dans un numéro de "Très chasse, très pêche"

Un peu déçu de ne pas avoir pu toucher l'unique habitant du coin, je repartais en direction de Flatruet. Je n'avais pas fait 500 mètres que dans un virage je manquais d'emplafonner la tête d'un auguste renne, qui broutait tranquillement de l'herbe sur le bord de la route. A peine appeuré par le fait d'avoir vu la mort en face, je pu m'en approcher à moins de 5 mètres, pour vous livrer ces documents très "National Geographic"

Je poursuivais mon chemin, tout émerveillé par les beautés de Dame Nature encore ému de ma rencontre inopinée avec le seigneur de cette région, le renne.

Quelle ne fut pas ma surprise de constater que bien loin d'être un évênement rare, rencontrer un troupeau de renne est même plutôt courant. Parfois, cela devient presque pénible lorsque le dit troupeau stationne sur la chaussée, occupé à lêcher le sol à la recherche des derniers grains de sel déposés l'hiver précédent par la DDE du coin. Ce lêchage peut durer jusqu'à dix minutes, période au bout de laquelle messieurs et mesdames les rennes décident de s'écarter gentimment de la route, non sans avoir lacher quelques regards condescendants aux automobilistes de passage.

Enfin, j'arrivais à Flatruet sous le soleil couchant ...



Pour tout vous dire, ce fut incroyable ...



Apparté : je ne peux m'empêcher de vous faire part de ce portrait très pub "Decathlon Création collection trekking été 2005".

Je passais la nuit dans une auberge de jeunesse perdue en plein milieu des montagnes. La nuit fut rude puisque je partageais ma chambre avec un très, très gros ronfleur qui ne put s'empêcher de me lacher un "vous avez bien dormi?" au reveil ... Faisant fi de la faible durée de mon sommeil, je partis retrouver mes amis les rennes pour un petit déjeuner frugal. Et pour tout vous dire, ça caillait sec!

Message personnel: voici une jolie photo de nuage pour notre cher ami Olivier, qui apréciera - je n'en doute pas une seconde - le clin d'oeil.



Balade ensuite sur le canyon Evacraven à la recherche de peintures rupestres vieilles de 5000 ans ... que je n'ai finalement pas trouvées.


Mais je ne me suis pas déplacé pour rien car j'ai taté de la neige !




Sur le chemin du retour, petite photo de famille avec Gustav, près d'un impact de météorite vieux de 20000 ans



Et passage sur le barrage possédant la plus grande retenue d'eau de Suède où je pus faire mon Philippe Bisch en admirant le dimensionnement mécanique sous Castem 2000



Au bout du compte, un bien beau voyage ...