Mr M.

France, Suède, États-Unis, Québec, Paris!


Add to Technorati Favorites

Donnons-nous des remerciements!

La semaine dernière était une semaine plutot courte, Thanksgiving oblige, et ce petit week end de quatre jours ne fut pas pour me déplaire.

Thanksgiving ici, c'est un peu Noël puissance 10, les cadeaux en moins. Chaque famille se retrouve autour d'une table croulant sous la nourriture, s'empifrant dès 6 heures de l'apres midi autour de bouteilles de vins importés (parce que c'est plus chic), achetées au Liquor Store du coin et acheminés jusqu'à l'accueillante demeure dans des sacs en papier opaque.

Pour ma part, j'ai passé cette charmante soirée gastronomique avec mes colocataires équatoriennes et leurs amies turques - parlant un français proustien - à me gaver de dinde à la mode portoricaine et à jouer à un "Questions pour un Champion" local, version cinéma. Inutile de préciser que je me suis bien fait poser, ne connaissant pas la moitié des films cités (obscures séries Z, blockbusters non sortis en France ...) ou tout simplement le titre original des oeuvres les plus connus. C'est la premiere fois que je fais jouer uniquement la logique pour répondre à des questions de jeu de société; du genre "quel est l'acteur qui s'est déjà tirer une balle réelle pour les besoins d'un film? a)Clint Eeastwood b)Sean Connery c)Dustin Hoffmann d)Sean Penn" (La réponse est Dustin Hoffmann).

Mais un Thanksgiving new-yorkais ne se résume pas qu'à cela. Pour être un vrai de vrai, il faut assister à la parade de Thanksgiving, sponsorisée par la chaine de supermarché Macy's. Je me suis donc retrouvé à 8h du matin sur la 72eme à prendre mon petit dejeuner "Au Pain Quotidien", charmant petit restaurant franco-belge proposant d'incroyable brioches et du vrai café, en attendant le début des festivités.

Je vous mets mon ballon préféré, celui de Mr Patate.


Le souci avec Thanksgiving, c'est que entre la fin de la parade et le début des hostilités gustatives, il y a un trou de 8 heures. Rien de tel pour s'occuper qu'une petite visite du Downtown vidé de ses habitants et des habituels requin de la finance. Wall Street tout vide, ça fait quand meme bizarre.

Soyons joyeux, soyons positifs, soyons Ground Zero Attitude!



Last week in brief ...


Le Wall Street Journal nous propose dans son édition du week-end un article sur la désertion de certaines écoles de Californie par les élèves blancs. Ainsi, dans la Silicon Valley, La Monta Vista High School de Cupertino - d'une très grande réputation - voit son ratio étudiants blancs/asiatiques fondre comme neige au soleil. Aujourd'hui seulement 25% des étudiants sont de type Caucasien comme le souligne le journal.





Cette désertion ne touche pas seulement le lycée mais également toute la ville dans laquelle il se trouve. Les parents blancs font ainsi plus que deserter cette zone, il la fuit.

On pourrait croire que cette fuite est motivée par des resultats academiques en chute libre, mouvement observé dans les années 80-90 dans les écoles situés au centre des agglomérations américaine: la forte présence des minorités noire et hispanique avaient effrayé les parents d'élèves.

Dans ce cas précis, c'est tout le contraire: ces écoles sont classées parmi les meilleures des Etats Unis. Les parents qui retirent leurs enfants considèrent pour la plupart qu'elles sont trop orienté sur les matières académiques et pas assez sur les activités extrascolaires.

C'est pourtant une véritable peur des élèves asiatiques qui fait renoncer les parents à inscrire leurs enfants dans ces établissements de renom. Les élèves originaires d'Asie sont considérés comme trop brillant car poussés (jusqu'à l'extreme) par leur parents à réussir. Les blancs développent un complexe d'infériorité dans un contexte qui les place en minorité, en fond de classe.

De leur coté les parents américano-asiatiques blament les nouveaux arrivants (d'Inde et de Chine principalement) de la désaffection des blancs pour ces écoles qui "ne préparent pas nos enfants [de culture asiatique] à ce qu'est réellement la vie aux Etats-Unis". La population asiatique ne représente en effet que 4% de la population du pays.

Ce qui est frappant dans cet article c'est la constance qu'à le journal à traiter de race. Les élèves sont caucasiens ou asiatiques. Le ton meme de det article à quelque chose de dérangeant. La position du blanc est mise à mal au profit d'une majorité étrangère, qui triche en prenant des cours du soir et en étant plus studieux. Un discours qui semble difficile à croire pour un lecteur européen en ce début de 21eme siècle. Le plus étrange, c'est que l'auteur est d'origine asiatique.

Cela m'a étrangement rappelé une des scènes du film de Michael Moore, "Bowling for Columbine", réalisées par les créateurs de South Park: le propos reliait le port patent des armes à feu à une peur organique des WASPS pour leur environnement immédiat, une peur de tout ce qui leur est différent, inscrite dans leur genes. Cette peur est ici bien présente meme si elle ne s'exprime pas a travers une action violente. L'étranger triche et mets à mal le blanc.

On parle ici de communautarisme. Pas de ségrégation. En réalité, ces différences se font sentir partout, principalement entre blancs et non-blancs (beaucoup moins entre non-blancs). A l'usine où je travaille par exemple, les ouvriers blancs ne se mélangent jamais avec les ouvriers hispaniques ou noirs. Ils mangent séparement et le plus souvent tout seul.

Cet autre aspect très surprenant de la culture anglo-saxonne (qui semble ne toucher que les WASPs) est ce chacun-pour-soi généralisé. Pas de vie d'entreprise, obtenir un bonjour sans l'arracher est souvent un miracle, voir des collègues blancs manger ensemble une rareté. Tous ne sont heureusement pas comme ca, ne généralisons pas trop vite. Cette généralité est cependant une réalité.

Bienvenue dans l'amérique des années 2000.

Pour en revenir au sujet initial, le Wall Street Journal collectionne ce genre d'articles tendancieux. Dans un éditorial de la semaine dernière, le quotidien présentait "la torture comme le seul moyen efficace d'obtenir de bons renseignements dans un contexte de lutte contre le terrorisme mondial". Il se faisait l'écho des paroles de Dick Cheney, vice-président des USA, dont on se souviendra comme étant "le vice-président qui a oeuvrer pour l'utilisation de la torture", selon le Village Voice.

[Pour les franchouillards pressés d'accoler une étiquette de raciste à la nation américaine, je tiens à souligner la pleine page qu'accorde ce même numéro du Wall Street Journal à Jean Marie Le Pen. On remerciera ce charmant personnage de représenter un aspect de la France qu'on préfèrerait ne pas connaitre. Il était interviewé dans le contexte des récentes émeutes en banlieues. "Le Pen l'avait bien dit!" est son dernier slogan ...]

Autre sujet, autre média. Sur CNN, "l'administration Bush veut réformer l'institution des Nations Unis" souffrante d'une corruption chronique. Elle promet même de sortir de l'organisation si rien n'est fait. Un soutien de l'ONU à la guerre en Irak pourrait il sauver les meubles?

Une bonne nouvelle pour moi, une mauvaise nouvelle pour les investissements, les économistes s'accordent à dire que la montée du dollar devrait connaitre un arrêt après la montée des taux d'intérets de la Banque Européenne. Ouf! Mon salaire va s'allourdir!

Franky Blue Eyes

Ca y est! J'ai trouvé une collocation à Hoboken, ville d'origine de Franck Sinatra et de Paul Simon. Je déménage le 1er décembre.

Je suis situé ici, à 100 mètres du bord de l'Hudson, où je vais pouvoir aller faire mon footing tout les dimanches en admirant l'Empire State Building caressé par les premiers rayons du soleil ...


mon immeuble

J'habite au onzieme étage, dans un appartement gigantesque avec deux équatoriennes - publicitaire de 34 ans pour l'une et étudiante de 23 ans en MBA de technologie - avec tout ce que le confort américain peut proposer. Je n'ai malheureusement pas la vue sur Manhattan, ça coutait juste le double par personne. Mais bon, on va pas chipoter non plus.

Rock sons of Dschinghis Khan


Un petit post qui n'a strictement rien à voir avec les Etats Unis mais qui traite d'une perle artistique qui, à l'instar d'un hitchockien Missing in Action II, ne peut etre raté sous aucun pretexte par l'homme (ou la femme) dit(e) moderne.

Qui peut encore s'apposer l'étiquette d'amateur de musique de qualité, s'il ne connait pas :
DSCHINGHIS KHAN



Certain subconcient ont déjà été éveillé à ce groupe culte bavarois, amateur de costume psychedelique à tendance russisante à leur début. Je veux bien sur parler de ce groupe qui a pondu l'incroyable Ovni "Moscow" (une jolie vidéo pour danser au bureau) et représenté l'Allemagne au concours de l'Eurovision en 1979.


Jusqu'ici, l'ignorant de ce groupe teuton pense avoir affaire à un clone d'Abba en puissance. Une grosse merde de plus. Que nenni! Pour comprendre ce qui fait la quintessence de ce groupe, son aura astrale, sa force intersidérale, quelques photos seront plus efficaces qu'un long discours






Ce groupe représente définitivement un art de vivre perdu, une folle philosophie de la vie, un besoin incessant de jouer avec l'extreme limite du ridicule. En bref, un art gestuel suranné. Un must.

Rika Zarai peut aller se rhabiller (il a d'ailleurs repris leur chanson Moscow sous le titre Ami).

Pour ceux qui en veulent toujours plus, vous pouvez trouver une biographie de ce groupe ici, aller visiter le groupe de fans allemands ici et celui du premier fan français (il possède TOUT sur ce groupe) ici.

Et si un jour, vous avez un petit coup de blues, pensez: MOSCOW! MOSCOW! AH! AH! AH! AH! HEY!

France lives to eat. US eats (too much) to live.

Un premier post sur un sujet récurrent ici: la bouffe.

Ce que j'aime particulièrement lorsque je fait mes courses ici, c'est que l'on a la possibilité d'acheter des vrais produits. Ainsi hier, j'ai acheté du vrai sel. Dingue, non?!

Même si les relations politiques franco-américaine ne sont pas au beau fixe, il y a bien une chose sur laquelle tout le monde s'accorde. La bouffe française s'exporte bien et fait vendre. Malheureusement la syntaxe et l'orthographe sont en option.


Dimanche sur Park Avenue

Je suis devenu un humaniste, un de ces êtres humains capables de se battre pour une cause juste et noble. Ainsi, comme des milliers de mes voisins Yankees:

I BEAT ANOREXIA!

Positively 4th street

Pour agrémenter ces quelques photos, que diriez vous de connaitre les titres de la presse (gratuite) new yorkaise, mmmmhhh? Bonne idée.

Un article sur la nourriture biologique dans le Village Voice, ou comment un éleveur de chèvre se révolte contre le label "Organic" (Biologique) dans les chaines de supermarché. Il propose entre autre un nouveau nom pour la vraie nourriture qui vient de la terre qui salit et d'animaux qui font caca: "slocal". Une contraction entre "slow food" et "local". Il fallait y penser.

L'Empire State Building

Toujours dans le Village Voice, le scandale des barbiers radiés par l'Etat. Il s'agit en effet d'ex taulards qui se voient refuser le droit d'exercer cette profession (qui nécessite une licence) qu'ils ont pour la plupart appris en prison. Les américains auraient il peur de se faire trancher la gorge par un délinquant barbier récidiviste? A noter que cet article fait écho à la mort d'un de ces barbiers qui à l'instar de Rosa Park (morte récemment et symbole de la lutte contre la ségrégation) à lutter pour un droit premier, mais lui n'a pas eu de funérailles nationales.

Le Chrystler Building

A la une de tous les quotidiens (sauf de la Fox bien entendu), la déchéance de Georgie qui fait de plus en plus n'importe quoi à la présidence. Il voyage et continue à dire des conneries à travers le monde, histoire que l'opinion publique oublie les petites bourdes des faucons washingtoniens. La dernière en date? La divulgation de l'identité d'un agent de la CIA, femme d'un proche de la Maison Blanche. Les fautifs ont été punis et tout le monde à le droit à des cours d'étanchéité informative. Tiens, non, en fait la dernière en date, c'est Cheney qui rentre dans le pantheon de l'Histoire comme vice-président ayant fait campagne pour la torture ...

Marché populaire dans Park Avenue

Sujet plus léger, celui de la fin du mythe de la blonde stupide ... A lire absolument le numéro du mois de Novembre de Cosmopolitan entièrement consacré au sexe: "Comment faire jouir votre partenaire", "Que faire d'extremement sexy avant de faire l'amour" (Lacher une caisse n'est malheureusement pas très trendy cette année), "Les nouvelles positions qui méritent le détour" ... Fun for Fearless Woman comme il le dise si bien.

NYPD with beautiful mustache!

Dans le Waterfront Journal (Hoboken), un résumé des toutes récentes élections du gouverneur du New Jersey. La campagne a été émaillé de mots malheureux de l'un ou l'autre des candidats sur son adversaire. Le mainstream local s'est ému de ces dérapages. Le journal présente cependant le gagnant comme un politicien millionnaire bon père de famille et gentil voisin. Ah! Condescendance quand tu nous tiens! Autre sujet chaud de ce journal décidément hors du commun (j'ai hate d'habiter à Hoboken pour le recevoir tout les matins jetés sur mon paillasson par le paperboy), l'analyse d'une psychiatre pour animaux de compagnie sur King, le chien norvégien qui fait des cauchemars sur son ancienne vie de matelot au grand air. Une pleine page.

Central Park

Dans le AM New York, un article sur la bataille rangée que se livre les petites charrettes tirées par des chevaux et les pousses-pousses/bicyclettes (moyen de locomotion très pratique et très à la mode) dans Central Park pour le transport des touristes et afficionados du poumon citadin. Ce week end, j'ai vu Spiderman conduire le Frelon Vert dans la 53eme dans un de ces pousses-pousses, mon vote va tout naturellement à ces derniers.



Savez vous quel est le petit surnom d'Arnorld Schwarzenneger, gouverneur de Californie? Govinator. Et bien Govinou s'est pris un sacré camouflet lors d'une sorte de référendum à la De Gaulle sur l'avortement, le marché de l'énergie et la prescription de drogues à usage thérapeutique. Pas de chance.




Et pour finir, LA nouvelle!

Le Monsieur Patate version "Star Wars" est enfin disponible !!!



C'est un démocrate qui dit à un républicain ...



Source: The Village Voice

Hold your asses!


Enfin, je vois ces fameuses tours! Après 4 jours passés ici et autant d'aller-retour Boonton/Hoboken, je desesperais de pouvoir voir New York de jour et sous un soleil radieux. C'est chose faite avec cette magnifique vue prise de Jersey City Heights.

Ah Jersey City! Riante bourgade de la ceinture industrielle new yorkaise. Coincée entre la hype flamboyante d'Hoboken et les marais pestilentiels, cultivant à la fois le charme desuets des villes sinistrés de l'Amérique du Sud à la fraicheur de la culture underground américaine, JC surplombe la Grosse Pomme.

A forte dominante hispanique et noire (comme un peu le reste des USA, en fait ...), JC est loin d'être le Beverly Hills local. Dès vendredi soir, la visite de quelques quartiers pittoresques du coin (le concepteur des panneaux de signalisation est vraiment à écorcher) m'en a apporté la preuve.

Parti initialement pour visiter, le coeur vaillant, 2 appartements, je dus rapidement me faire à l'évidence: JC c'est loin, ça craint et c'est miteux. Pur reflexe de blanc bec élevé à la culture securitaire quasi Sarkozyenne, me direz vous? Que nenni!

Alors même que je venais de trouver une place pour ma pétaradante voiture, avant même d'avoir couper mon moteur, à l'instant précis où mes clignotants facetieux avait fini leur ballet lumineux et sonore sur l'air de "Quand on arrive en ville", je tournais la tête. Ce moment fut le premier instant du reste de ma vie. Tout ce que j'avais appris petit sur la vie aux Etats Unis, inbhibé que j'étais de "Starsky & Hutch" et consorts, se revelait exact. Je venais de voir mon premier deal de coke dans un porche miteux à deux pas d'un MacDonald. Et je me suis fait capté. Poum, poum, poum, faites comme si je n'étais pas là ...

Suite à ce petit épisode introductif plein de bonne humeur, le reste ne fut plus qu'une question de variation sur le même thème. Presque aucun blanc dans le coin (le communautarisme est décidément très fort aux US), des putes camés qui harcèlent les petits nenfants obèses qui sortent du Burger King les bras chargés de mets adipeux, des gangs de bad boys sortis tout droits de OZ ou de clips de 50 Cents, et des taudis loués au pris du neuf. Et oui, profiter des gens est une veritable spécialité nationale. Le tenancier (blanc) me propose une magnifique chambre de 5 m² avec deux blacks des gangs sus-cités dans une atmosphère fleurant bon le squat avec sa belle moquette dégueulasse (soit disant neuve!). Merci, mais non.

Le deuxième appart n'en parlons pas, puisque le proprio n'était pas là et qu'un joli papier jaune sur la porte signifiait le piteux état de l'installation électrique ...

Dire qu'au retour je me suis paumé serait un doux euphémisme puisque non content de me perdre dans le décidément très mal fait carrefour de la mort (j'ai découvert l'existence d'une route souterraine qui est celle indiquée sur le plan et pas sa consoeur qui la surplombe, ceci explique donc cela!), je dus m'arrêter quelques kilomètres plus loin pour faire le plein d'essence (j'ai une jauge d'essence assez peu précise puisqu'en l'espace de 400 mètres de cote j'ai soi-disant consommé un quart de plein ...). L'erreur fatale fut de me tromper de sens lors de mon retour sur l'autoroute et d'avoir voulu faire demi-tour sur une route secondaire. Je me suis retrouvé dans les marais sus-sus-cités empetré dans des barrages/déviation de la police ...

Une heure et demie plus tard j'étais chez moi.

Le lendemain rebelote, visite d'appart bof bof, mais surtout première visite de MANHATTAN.

Mon premier pas sur l'île mithyque se fit dans Greenwich Village. Oui, c'est vrai, il existe des quartiers beaucoup plus moche pour commencer. C'est amusant que, dès les premiers pas sur ces rues connues de tous que sont la 6eme Avenue ou bien la 42eme, on se sent infiniment chez soi. Tout est connu et reconnu (films et séries oblige!) mais à la fois neuf et propice à la découverte.

Je sais maintenant pourquoi tous ceux qui viennent ici aime cette ville. J'en suis tombé amoureux immédiatement. Il y a quelque chose d'indéfinissable à se retrouver dans Union Square à suivre les gens du cru faire leur marché, rentrer dans un Barnes & Nobles pour feuilleter les dernières sorties littéraires, remonter la 5eme avenue en apercevant l'Empire State Building caressé par les rayons d'un soleil de Novembre bien trop chaud mais tellement agréable, entendre les sirènes du NYPD, qui, toute sirène hurlante avale et dévale les rues, trouant l'écran opaque de la fumée s'échappant des bouches d'égouts. Oui, il y a un je ne sais quoi dans cette ville ...

Mais toute ces émotions visuelles, sonores, tactiles, odorantes, creusent l'appétit, et c'est très nonchalamment que je me retrouve dans le Madison Square Park à partager mes fajitas hors de prix avec les écureuils locaux. En nombre incroyable dans les rues de la mégalopole, ils sont très peu farouche, puisqu'ils viennent littéralement manger dans votre main et aime à voler le moindre truc qui dépasse de votre poche. Un collègue m'a même raconté qu'une nuit d'été un commando de ces rongeurs était venu boulotter ses fruits dans sa cuisine, et que tout récemment encore, les mêmes avaient liquidés son stock de brownies!

Grande première, je ne me suis pas perdu en rentrant ....

Arghhhh!!!!!

Aujourd'hui est une journée pleine d'ambition.

Ce matin, lever de bonne heure pour tenter de retrouver mon chemin en bagnole jusqu'à l'usine. Un trajet de seulement 11 miles mais qui peut réserver bien des surprises ....

Première deconvenue, ma superbe voiture a les clignotants qui ne fonctionnent plus.


Putain! Ca sert à quoi d'être dans un pays où la moindre bagnole possède des sièges electriques et chauffants, si c'est pour se retrouver avec des faux contacts sur les warnings! Bon, je prie pour ne pas rencontrer un flic tatillon (ils le sont apparemment fortement dans le coin) et je m'insère dans la circulation déjà très dense. Après quelques dépassements impromptus complètement en aveugle, des demi-tour interdits en cascade(ca me rappelle vaguement le plan routier de Moscou où la moindre boulette ou erreur de sortie peut emmener très très très loin) et autres découvertes routières plus que cocasse (comme la fameuse autorisation de tourner à droite meme si le feu est rouge - ?!?!), je me surprends à ne pas me planter bien que l'absence de panneau indicateur et de carte routière soit assez critique lorsque je dois choisir entre une sortie à Clifton ou à Del Water Gap. Ca ne vous parle pas vraiment, hein? Et bien à moi non plus ...

Tiens, au moment où je vous parle, un jet viens de passer en rase motte au dessus de mon hotel. Il y a un petit aerodrome derrière, c'est chouette. Et le trafic est assez dense, c'est moins chouette.

La journée se déroule sans anicroches particulières. Je me suis fait un nouvel ami, Omar, qui vient de Californie et qui porte de belle lunette de protection avec marqué US Patriot dessus. Omar est sympa. Il me prend un peu pour un ------ parce que mon anglais est pas top mais comme il fait du catch et du soccer (sport de gonzesse par excellence par ici) il n'a rien à dire: porter des vetements moulants en se contortionnant avec un autre male trempé de sueur ou jouer à un sport d'homosexuel ne lui permet aucunement de me faire la moindre reflexion. Mis à part ces passe temps incongrus, Omar a une conscience politique et une philosophie de la vie bien à lui. Omar semble de droite meme s'il avoue que les USA n'ont que leur pollution à partager avec le reste de la planète.

C'est vrai que ici, c'est un peu la folie. Tout le monde a une grosse voiture qui consomme bien (genre 14 litres au cent pour celle de la boite mais au prix de l'essence ici - c'est juste moitié prix par rapport en France - ça va), le 4x4 en ville est la derniere grande mode (plus il est gros et consomme, mieux c'est) et quand on va au WallMart et qu'on achete trois articles et bien chacun à son petit sac plastique - sac platique qui sera juste entassé comme tous les dechets sur une des iles près des cotes New Yorkaises (ils en ont deja converti entièrement deux en dépotoir, la troisième est en cours ...). Protocole de Kyoto, dans ton cul.

Omar est conscient des problèmes de la planète. C'est pourquoi il possède un gros pick up qui fume et qu'il fait fonctionner mon beau four à hydrogène bien polluant.

J'ai decouvert également aujourd'hui les machines du "laboratoire" de l'usine. Et bien je vais avoir du boulot pour nettoyer et faire fonctionner tout ca! Heureusement que j'adore la technologie des années 50 ...

Grand moment nostalgie avec mon repas à midi dans un routier ricain dans le plus pur style des films de notre enfance, avec serveuse à gros nichons, interieur tout en bois très sombre, hamburgers de la mort, drapeaux et panneaux de circulation. Twin Peaks me voilà!

Cependant, la mission d'aujourd'hui reste ma première visite d'appartement à Hoboken. Pour vous mettre dans le contexte, voici une petite carte de la région. L'usine est au niveau du B, l'appart au niveau du A. Selon Yahoo! Maps, on doit mettre 45 minutes. Bien.

Seulement voilà. Je pars avec un autre stagiaire français qui lui connait la route jusque là bas, sauf que ce n'est pas le même itinéraire. Il est 17 heures, il fait nuit, il y a de l'orage, il pleut à grosses gouttes, je n'ai plus de clignotants et je n'ai qu'une carte très grossière du New Jersey et je dois faire 45 miles dans l'inconnu. Je sais pas pourquoi, mais je sens que ça va être épique.

Dès les premiers virages je suis complètement perdu. Je suis comme un petit chien la voiture de mon collègue sur une toute petite route très fréquentée, paumée dans la forêt. Nous traversons des villages, tournons sur des routes, rattrapont des autoroutes et moi, je ne sais toujours pas où je suis ... Comble de malchance, la pluie redouble, il y a des travaux sur la route et beaucoup de monde qui prend la direction du Lincoln Tunnel pour aller à Manhattan. ET J'AI DE LA BUEE DANS MA VOITURE! Saloperie de bagnole Ford de merde!

Après 1 heures 20 de bouchons, nous arrivons à destination. Tout ce que j'ai compris, c'est lorsque l'on voit "Hoboken, dernière sortie dans le NJ", on tourne, parce que sinon faut payer et on se retrouve à Manhattan. Et là, c'est la mort assurée en voiture.

Je dois avouer que Hoboken est très très classe, même sous une pluie battante à la recherche d'une place (les règles de stationnement meriteraient à elles seules un opus de 500 pages). L'appart est quand à lui énormissime. Seulement, il y a du monde dessus et le principe des visites ici est assez surprenant. On arrive, on fait comme chez soi, on essaye de tailler le bout de gras avec le proprio et de se vendre auprès des autres collocs. La compétition est rude puisque les autres visiteurs viennent de la même université que le loueur et qu'ils boivent des bières avec le proprio. Moi je ne peux pas parce que je conduis. ET puis j'aime pas roter chez les gens que je ne connais pas, mais eux, ils ne se gênent pas pour se roter dessus pendant la conversation, l'air de rien. Pour faire gens sympas, moi et mon anglais, on pose de viles questions terre à terre.

Ca serait cool que j'arrive à me choper cet appart. j'ai pas vu les autres "roommates", mais rien que le descriptif de la colloc me fait baver d'envie: 3 chambres avec chacune une salle de bain, salon gigantesque, entrée enorme, cuisine gargentuesque, terrasse (!!), ecran géant dans le salon equipé en Dolby Surround, WIFI, DirectTV, Manhattan à 20 minutes. Et tout ca pour 1000 dollars par mois.

Bon, ma prestation n'a pas du marquer les esprits. On verra bien ce que ca donne.

Après cette charmante visite immobilière, vient la partie beaucoup plus drole: le retour, seul. Je suis agreablement surpris en trouvant la rue que je cherchais en moins de cinq minutes. Seulement, l'euphorie initiale fait vite place à une certaine detresse lorsque, suite à une mauvaise lecture des panneaux de signalisation inexsistants, je me suis retrouvé à aller vers le Nord alors que mon itinéraire devait m'emmener vers le Sud.

Après mettre perdu dans des petites rues (et oui, ca existe ici), le panneau Palissade Avenue fut pour moi comme un phare dans la nuit, une bouée de sauvetage dans l'adversité d'une mer urbaine dechainée. Pourquoi? Tout simplement parce que ce fut la première indication après 15 minutes de trajet dans un maelstrom de rue inextricable. Je n'ai pas fait le voyage pour rien puisque je vois pour la première fois les tours de Manhattan.

Suite à un concours de circonstance bienheureux et à une méthode du "Je ne connais pas les villes indiquées sur les panneaux de sortie donc je vait tout droit" couplé à ma mémoire récente des numéros de route (seule informations utiles par ici), je me retrouve devant mon hotel par le plus pur des hasards. C'est incroyable.

Mais que serait une telle journée sans une dernière aventure, un rebondissement de dernière minute? Hein, je vous le demande. Ma dernière aventure fut ainsi la perte de ma clé de chambre. Grand moment d'émotion lorsqu'après avoir fait un détour par la réceptioniste, je découvris que ma clé était à l'intérieur de depuis ce matin...

Welcome to the United State of America

Voilà, je suis enfin aux Etats Unis! Et quel accueil! Je me fais engueuler par la première douanière venue, qui me reproche de porter ma déclaration de douane dans la bouche, ce qui serait la première cause de sa maladie chronique ... En plus, elle ne rigole pas, elle ne veut pas toucher le bout de papier, de peur de se chopper un mechant champignon tueur. J'ai failli lui répondre que si dans ce pays les chariots des aéroports n'était pas à 3 dollars (ils sont gratuits à Roissy!) et bien je pourrais lui présenter ce putain de papier sous emballage cellophane si ça peut lui faire plaisir. Malheureusement, mon niveau d'anglais aurait été dans l'impossibilité de retranscrire toute la verve de mon language. J'ai donc opté pour la solution "Oui, oui. Très bien gentille madame".

Comme ce pays semble être le royaume des extrèmes, moins de 5 minutes après m'être pris mon premier savon sur le sol américain, une bonne grosse ricaine des familles, vient me voir pour s'excuser du comportement outrageusement impoli de la gronasse sus-citée.

Première aventure, au lieu de trouver une bonne grosse Lincoln comme celle du président des Etats Unis (comme cela était prévu), je dois me prendre un taxi. Le service de la boite laisse à désirer ... Je flippe un peu parce que le chauffeur est un gros black bien balaise et sa caisse ne mentionne pas sa profession. Serais je dans les mains d'un serial killer? Un serial killer très famille alors puisque j'ai droit à un pur moment de guimauverie lorsque sa fille l'appelle du centre commercial en pleur. Pourquoi? Comment? Je ne sais pas. Mais son papa l'aime beaucoup (il lui a suffisament répété) ainsi que le Seigneur (Oooooohhhh Loooorrrrrdddd !!!!!) qui revient à toute les sauces. C'est pratique ...

Je suis bien content lorsque j'arrive puisque mon patron ricain se fait un sang d'encre sur mon sort depuis 3 heures et qu'il fait des heures sup non payé. Je suis bien vengé. Eh, eh, eh!

En fait, je m'en veux d'avoir pensé ça parce qu'il m'emmène bouffer dans un restaurant "middle class", avec un serveur qui revient toutes les 3 minutes pour essayer de nous refourguer un truc. Apparemment, c'est la coutume ici, coutume bien relou s'il en est. La bouffe est bonne, les portions sont normale, européenne dirais je. Les steacks semblent neanmoins très petit par rapport à la taille moyenne selon mon hote. On s'enfile quand même 300 grammes de viande chacun!

Puis direction hotel, où je découvre qu'ici, cela signifie cuisine équipé, connection Internet, salle de bain géante, lit king size ...


et .... Bible dans le tiroir de la table de chevet!!!!! Ce n'est donc pas un mythe!



Le lendemain, je reçoit les clés de ma belle voiture. Une Mercury Stable (genre Ford de Mulder dans X Files) bleue avec intérieur simili cuir, sièges electriques, regulateur de vitesse, clim, chargeur CD. Bref, la panoplie complète. J'ai même mon antenne radio qui se lève lorsque je met le contact. Bon, en fait c'est quand même une sacrée bonne bouse qui a des clignotants facetieux et qui consomme 12 litres au cent facile ... Mais je m'en fous, j'ai une belle plaque du New Jersey avec écrit "Garden State" dessus (les photos bientôt!).

A new world is coming ...

Une nouvelle interface pour mon site Internet, ainsi que de nouvelles photos!



L'adresse est http://steinnhondkatur.ifrance.com



Voir le nuage de tags de Mr M.



Flux RSS



Conçu pour
Firefox 2


© 2006 Mr M. | Blogger Templates by GeckoandFly.
No part of the content or the blog may be reproduced without prior written permission ... er, whatever ...