L'incroyable histoire de Gustav Vasa
4 Comments Published by Pierre M on 09 septembre 2005 at 11:56 AM.Dans le précédent post, vous avez entendu parler d'un certain Gustav, illustre personnage de la vie suédoise, emblème à lui tout seul de tout un pays.
Je fis la connaissance de Gustav - Gustav Vasa de son vrai nom - dans une station sordide du Nord-Ouest de Stockholm. Alors que je venais de frauder de façon éhonté au tourniquet, je tombais soudainement sur ce qui m'apparu de prime abord comme un vulgaire lapin en peluche en train de cuver un mauvais vin la tête dans une poubelle.
Cette rencontre allait (presque) changer ma vie. Je venais en effet de faire la connaissance avec Gustave Ier Vasa ou Gustav Vasa, le seul vrai roi de Suède depuis 1523.Je fis la connaissance de Gustav - Gustav Vasa de son vrai nom - dans une station sordide du Nord-Ouest de Stockholm. Alors que je venais de frauder de façon éhonté au tourniquet, je tombais soudainement sur ce qui m'apparu de prime abord comme un vulgaire lapin en peluche en train de cuver un mauvais vin la tête dans une poubelle.
Entre deux hoquets, Gustav se fit un devoir de me raconter, par le menu, l'histoire ahurissante de sa vie. Né le 12 mai 1496, les 24 premières années de sa vie ne brillèrent pas du feu de l'héroïsme le plus incroyable ou du panache le plus improbable. Non, bien au contraire, Gustav n'était qu'un misérable fils de paysans tiraillé entre ses instincts primaires (qui le poussaient de façon irraisonnée vers la consommation trop importante de boisson alcoolisée) et ses aspirations petits bourgeois (qui le poussaient inexorablement à séduire toutes les soubrettes de ses maitres). En bref, Gustav était ce que Marx appellerait plus tard un pur produit du prolétariat et ce que l'ancien patron du Medef, notre regretté Ernest Antoine Sellière, aurait pris pour exemple de paysans "moches, qui boivent et qui frappent leur femme".
Ce n'est que par un beau jour de l'an 1520 que son destin se lia intimement avec les soubresauts de l'Histoire avec un grand H. A la suite d'un pari malencontreux avec un gentilhomme de passage - décati et sentant vaguement le chou, mais roi d'Allemagne se prénommant Charles V - (où il dut essayer d'insérer une partie de son anatomie dans le conduit auditif du tavernier) il se retrouva, du haut des ses 24 printemps, à la tête d'une armée de 4000 paysans en rébellion contre le Danemark, envahisseur de la Suède en ces temps glorieux. Pas de chance.
N'écoutant que son courage, il prit la fuite à ski en direction de ses nouveaux amis les Norvégiens, qu'il n'avait jamais vu mais qu'il supposait plus pacifique. Malheureusement, les paysans le rattrapèrent. Pour faire bonne figure et sous le prétexte fallacieux de vouloir chercher du renfort, il fonda la Vasaloppet, course de ski de fond encore couru aujourd'hui commémorant ce premier "acte de bravoure de G. Vasa" (sic).
Suite à une série de qui propos des plus cocasses mais qu'il serait malheureusement trop long de rapporter ici, Gustav remporta la guerre contre le fourbe danois. On le fit roi pour le remercier. Devant l'aubaine, il réforma fondamentalement la vie suédoise pour en faire ce que ce pays est encore aujourd'hui, le pays de la chasse aux phoques et de l'élan homosexuel. Ainsi, il instaura une loi où il déclara que le roi ne serait plus élu mais que le règne serait transmit de père en fils (cela lui facilitait les choses avec la population féminine des environs; qui aurait pu résister aux appels de la gloire et des lauriers pour son éventuelle progéniture?). Il convertit également les Suédois au protestantisme pour se venger des multiples brimades qu'il avait subit étant jeune et vola les cloches des églises pour pouvoir payer son ardoise qui s'allongeait de jour en jour dans les bistrots stockholmois.
Le 29 septembre 1560, il disparut et on le crut mort. En réalité, à la suite d'une de ses multiples mauvaises cuites, il avait passé plus de 15 jours à dormir dans un fossé, fiévreux, délirant et subissant les effets de ses 64 années d'éthylisme compulsif. Aussi cocasse que cela puisse paraitre, au lieu de lui pourrir le foie, Dame Nature le transforma plutôt en lapin en peluche - punition divine ou caprice du darwinisme, c'est selon - et acquerrait par la même l'immortalité. Comme disait Jeanne Calment, "un petit verre de rouge à chaque repas, c'est le secret de mon éternelle jeunesse".
Pour nous remercier de notre aide, il se fit notre guide pour nous révéler les arcanes du Stockholm d'aujourd'hui. Fier et triste à la fois de sa splendeur passée, il nous fit faire le tour de quelques unes de ses anciennes possessions. Son modeste cottage en plein centre de Stockholm tout d'abord,
Et son ancien yacht, qu'un petit plaisantin avait eu l'audace de rebaptiser du nom de l'un de ses descendants dégénérés (fruit des amours contre nature d'une mère alcoolique et frappée de priapisme chronique et d'un père contrôleur des impôts malheureusement incontinent)
Aimant provoquer, il ne se priva pas de se retrouver dans des positions licencieuses et prendre parti politiquement en montant sur son ancien cheval, Olaf, empaillé et enduit de bronze la pauvre bête, signifiant ainsi que sa personne, même physiquement diminuée, n'en restait pas moins le seul et l'unique souverain.
A la découverte de la ville moderne, Gustav nous fit perdre plus d'une fois. A sa décharge, il est à noter qu'il est très difficile de suivre les indications d'une carte réalisée par des cartographes hydrocéphales ayant raté leur entrée en CP du fait de problêmes de positionnement dans l'espace.
Nous faisant ainsi découvrir les charmes du métro tel que l'absence de contrôleur et la possibilité de frauder en se coinçant les jambes dans les portes automatiques
Bref, Gustav est un vrai rider de l'asphalte
Autour d'une petite mousse, Gustav était toujours le premier à siffler les demoiselles qui, toutes charmes dehors, déambulaient d'un pas nonchalant dans les rues de Stockholm. Il rencontrait d'ailleurs un franc succès - je dois l'avouer - qui rendait fou de joie mon compagnon de virée (et moi même pour être franc).
C'est dans les parcs où nous prenions un repos bien mérité que Gustav se laissait aller à des confidences, nous confiants ses aventures au cours des siècles
C'est aussi dans un de ces parcs que Gustav revit l'un de ses amours perdus, ce qui le rendit mélancolique. Nous découvrîmes un nouveau Gustav, tendre et fleur bleue, loin de l'image du Dom Juan sans peur ni morale à laquelle nous étions habitués. Dans une telle situation, Gustav devient flou, autre caractéristique acquise lors de son changement d'espèce (on remarquera par avance que la technique irréprochable du photographe a permis de retranscrire parfaitement ce phénomène ...)
Pour noyer son chagrin, il retrouva sa compagne d'infortune, celle qui (comme sa main droite) ne l'avait jamais abandonnée: la bonne vieille bouteille de vodka
Malheureusement, aussi amicale qu'elle puisse paraitre, la vodka a parfois des conséquences désastreuses sur le comportement social d'un lapin en peluche de 10 cm de haut possédant la soif d'un gras du bide vieux de 509 ans. Ceci entrainant cela ...
Las de cette vie de patachon, Gustav admirait une dernière fois le port de Stockholm et ses gigantesques ferry Viking Line où, comme tout bon Suédois qui se respecte, il avait au moins une fois embarqué pour une croisière hors des eaux territoriales afin d'acheter en duty free de l'alcool et de se coller une bonne grosse murge comme 500 de ses compatriotes.
Gustav, abandonnant Stockholm qui l'avait vu vivre, s'en fut alors avec moi à bord de ma Passat Break 110CV TDI, pour de nouvelles aventures ...
très bon
je crois que cette page de l'histoire, qui a été écrite ici bas dans notre bonne vieille ville de Stockholm, restera à tout jamais dans nos coeurs...
Y a un moyen d'être automatiquement avertis des mises à jour de ton blog mon bon pierrot?
See you
je te felicite pour cette parenthese historique; racontea comme ca j'aurais eu 20 au bac...
J'ai l'impression que je l'ai déjà vu quelue part ce Gustav'
tres tres bon ce post.. un bon moyen de dire des trucs chiants et de prendre des photos toutes pourris sans que personne ne trouve à redire..
a part ça merci pour ta carte.. et passe le bonjour a Gustav..