A mauvaise fortune bon cœur, je changeais mes plans (qui était initialement d’aller à Stockholm) pour quelque chose de plus sportif : faire une journée de vélo et découvrir à la force du mollet le passé ô combien métallurgique de la région.
Un mot tout d’abord de ma monture. Très gracieusement prêtée par mon inénarrable collègue Peter Sjöding, cette bête de course, que dis je ce bolide de compétition, ferais pâlir d’envie n’importe quel Lance Amstrong en herbe, écoutez plutôt : cadre en acier plein permettant d’atteindre un poids optimal de 25 kg (au bas mot !), un pédalier dernier cri enduit d’un mélange de rouille, sable et graisse idéal dans toute les situations, des pneumatiques craquelés et néanmoins sous-gonflés s’adaptant à toutes les aspérités du terrain (un peu trop parfois …), un guidon décentré trop bas permettant de se choper un mal de dos unilatéral au bout de quelques kilomètres, et dernière prouesse technologique et non des moindre une selle ultra dure remplie d’eau glacée permettant un rafraichissement revigorant des fessiers dès les premiers tours de roue. En option, garde-boues, éclairage à la dynamo, porte bagage très pratique et teinte mauve de série.
Mon objectif du jour, partir de Langshyttan, longer les lacs Langen, Bysjön et Halen pour rejoindre Stjärsund puis continuer sur Silvhyttea et revenir par la route sur Langshyttan. Si la phrase qui précède vous semble totalement incompréhensible, voire une complète prouesse linguistique pour votre bouche habituée à la succession de douces voyelles subtilement agencées de notre langue française adorée et non pas aux gutturales imprononcables d’une succession infinis de consonnes, sachez seulement que tout ça c’est pour vous dire que je me suis tapé 30 km de routes, sentiers, chemin à bestiau, pistes défoncées remplies de caillasse et layons sinueux dans la forêt.
Le temps plutôt clément m’invitait à l’optimisme sur ce périple, d’autant plus que la route semblait facile, du moins au début : gros sentier de terre et de gravier relativement plat au bord du lac. Rien de bien difficile pour le cycliste du dimanche que je suis.
De multiples maisons égayaient les abords du lac, petits bijoux serties dans un écrin de verdure à deux pas du ponton où se trouvait amarré le bateau familial. Très Dawson attitude.
A d’autres endroits, de petites criques étaient autant d’invitations au farniente ainsi qu’étrangement au dépôt de tambour de machines à laver … Peut être pour pêcher l’écrevisse, occupation favorite des suédois oiseux le week-end, et plat préféré des autochtones à cette période de l’année.
Je m’arrête quelques instants dans un abri pour randonneurs et kayakistes. Ce qui est incroyable, c’est que tout est prévu : l’abri tout d’abord pouvant accueillir au minimum quatre personnes pour la nuit, le foyer pour faire le feu et asphyxier les moustiques, délicatement délimité par son rond de pierres et pourvu d’une réserve de buches pré-fendues, la grille de barbecue pour faire rôtir la saucisse 50% pur porc acheté au supermarché ICA du coin ainsi que la poubelle pour être plus écologique et le broc d’eau pour être plus pratique le matin pour se laver.
Le fait de se retrouver seul sur son vélo, à parcourir des sentiers inconnus (mais néanmoins balisé, l’aventure fléchée ça a quand même ses avantages comme éviter de se perdre … quoique) favorise la réflexion sur des sujets parfois profonds, souvent pertinents mais en général sans aucune espèce d’intérêt. La première d’entre elles, qui m’est venue aux environs du sixième kilomètre portait sur le nationalisme latent du peuple suédois, jugez plutôt : chaque pâté de maisons et parfois chaque maison arbore les couleurs de la Suède, en général un petit fanion pendu à l’entrée, discrète marque de dévouement à la couronne suédoise (loin de moi la faiblesse de croire que le suédois est proche de son argent) mais parfois la surenchère amène à planter une hampe de 10 mètres de haut dans son jardin pour y faire flotter le bleu et le jaune.
Pour mon esprit français, fils de la révolution populaire de 1789 et de la révolution juvénile et sexuelle de 1968, cette omniprésence des couleurs nationales me renvoyait les images d’autres couleurs omniprésentes en ces temps de troubles mondiaux : le bleu, le blanc et le rouge de la bannière étoilée. Cette obsession bichromatique me poursuivait même lorsque qu’aux détours des lacets de la route, serpentant sur mon auguste destrier de pourpre et de rouille, je tombais inévitablement sur l’un de ces panneaux routiers signalant à l’alerte quidam que continuer tout droit pouvait présenter des conséquences graves pour son intégrité corporelle.
Que dire encore de cette volonté de s’approprier l’ensemble de son territoire et de le marquer, tel un chien incontinent, par une zébrure double de cyan et de jaune dans des endroits aussi incongrus que le milieu virginal d’un lac. Les poissons chanteraient ils eux aussi l’hymne national suédois, chaque matin au saut du lit ?
La route m’emmenait toujours plus profond dans la campagne, toujours plus loin dans la digression intellectuelle. L’allégorie poissonnière précédente reçue un écho particulier lorsque qu’au détour d’un vallon rebondie (me faisant instantanément penser aux formes arrondies d’une fesse féminine, allez savoir pourquoi …) je tombais nez à nez avec de charmants bovins, occupés à brouter nonchalamment l’herbe verte et tendre de leur pré. Ainsi, le suédois possède des vaches.
Tan, Tan, Tan ! Tambours et trompettes ! Tocsins et olifants ! Cornets et Timbales ! Sonnez ! Résonnez ! Car une vérité vient d’être révélée ! Le Suédois ne mange pas que du poisson !
En fait, le Suédois ne mange pas beaucoup de poisson ou alors juste du surgelé. Ca coute cher et ici, au Dalarna, on est loin de la mer. C’est vrai qu’au supermarché, j’avais trouvé très facilement de la viande et ce à un prix tout à fait raisonnable. Encore une idée reçue qui vole en éclat. Faudra que j’arrête de croire à toutes ces balivernes qu’on raconte. C’est comme pour les femmes ici, on dit qu’après 25 ans, elles sont toutes grosses. C’est faux, seule la très grande majorité l’est réellement …
Sur ces entrefaites, j’arrive à la première étape de mon voyage, Stjärnsund, non sans avoir préalablement tâté du chemin jonché de racines d’arbres, très amusant en vélo.
Voici un extrait du dépliant touristique : « Calme et silencieux, se tient sur les berges du lac Grycken Stjärnsund, ‘’l’aciérie blanche’’, sans doute l’aciérie la mieux préservée du Dalarna. Stjärnsund fut fondé par Christopher Pollen ‘’le père de l’ingénierie suédoise’’ (NDT : inventeur d’un système d’horlogerie très répandue dans le coin). En 1700, il fut autorisé à construire une fabrique ‘’d’objets d’utilité générale’’ (sic). ». Bon, en fait la première chose que j’ai vu quand je suis arrivé c’est ça :
Ce n’est pas très engageant, je vous le concède. Néanmoins, le reste du village est charmant avec sa petite église entouré de son cimetière propret. L’église mérite à elle seule des éloges.
Lumineuse, rutilante, possédant des toilettes du nouveau millénaire (distributeur de gobelets, distributeurs de serviettes, accoudoirs amovibles pour handicapés, sonnette d’alarme en cas de malaise du dit handicapé, poubelle miniature, porte documents ainsi que table à langer pliable) et équipés du dernier cri en matière de sonotones (les machins ressemblant à des stéthoscopes sur la photo suivante).
Un calme incroyable y régnait, seulement troublé par le tic tac feutré d’une horloge du dit Christopher Pollen, égrenant les secondes qui semblait s’écouler très lentement en ce lieu intemporel.
Un mot sur le cimetière, et sur les cimetières suédois en général. A l’image de sa vie terrestre, le Suédois aime mourir de façon propre et sobre. De même sa dernière demeure se doit d’être immaculée. Il ne désire donc pour ultime décoration que la verdeur des brins d’herbes ainsi qu’une pierre tombale, noire, parallélépipédique, sans fioriture.
Afin de faciliter l’entretien de sa tombe (comme quoi le Suédois est très prévenant), il aura prévu avec ses petits camarades de construire un petit abri renfermant râteaux, pelles, arrosoir, sachets en tout genre … et ce en libre accès. La Suède semble ainsi avoir atteinte une forme de communisme dans sa pleine acceptation du terme. Dans n’importe quel autre pays (dont la France au premier rang), ce genre de réceptacle aurait été pillé-détruit-tagué dans la semaine suivant sa construction. Mais pas ici. Ici, on est calme et on aime ses voisins (moi j’ai tendance à préférer les voisines mais c’est une histoire de goût).
Digression : Ici, tout les gens s’appellent Andersson, Eriksson, Gustavson, c’est un peu monotone. Heureusement, la Suède compte des trublions et des boute-en-train dans ses rangs qui aiment à se faire appeler de façon originale. Celui-ci par exemple
qui se fait appeler du nom d’une célèbre chanteuse islandaise. Quel marrant tout de même !
(Renseignement pris, björk désigne une espèce d’arbre, du bouleau je crois …)
Je m’en vais me promener dans le « Parc Anglais », vieux jardin à l’anglaise donc, qui mériterait quand même un petit coup de rafraichissement parce qu’il n’est pas vraiment terrible. Je cherche en vain la pierre tombale d’un monsieur prénommé Guy, pierre tombale qui est un peu l’attraction touristique du lieu. Quelques touristes (3 pour être précis) semblent chercher la même chose que moi avec le même succès apparemment.
Il est à noter que si le Suédois prévoit tout et conçoit chaque élément de sa vie de la façon la plus pratique possible, il se pose parfois de faux problèmes. Prenons le cas de cet escalier à grillage, par exemple:
Concept très ingénieux et original, n’aurait-il pas été cependant plus pratique d’aménager une porte, je vous le demande ? On aurait ainsi économisé le prix du mètre de grillage, au dépend de la survie de la succursale locale d’ébénisterie, il est vrai. Le Suédois se laisse donc parfois aller à des raffinements inutiles, faisant éclater toute sa rage artistique et son esprit cabotin dans ces quelques centimètres de bois ouvragé.
Me voici de nouveau en route pour rejoindre Silvhyttea. Sur la route longeant le lac, je surprends de loin quelques naïades en train de prendre un bain. Me rapprochant d’autant plus rapidement que la promesse de gouter au charme de la gueuse locale me semblait une aubaine en ce milieu d’après midi, je pédale à en perdre haleine. Finalement, grosse déception puisque la moyenne d’âge est d’environ 65 ans… Ces efforts m’ayant creusé l’appétit je m’arrête quelques kilomètres plus loin au bord du lac pour prendre un déjeuner que j’ai qualifié à ce moment là de « frugal mais délicieux ». Tout en continuant mon chemin, je m’arrête à un point de vue où il n’y a pas grand-chose à voir puisque l’on se situe dans une cuvette. J’en profite pour annoter le livre d’or qui se trouve à ma disposition.
Le suédois a pris l’habitude de mettre des panneaux d’informations partout, le plus souvent accompagnés d’un de ces petits livres, préservé de la pluie par un sachet en plastique. Et on vous fournie même le crayon ! Je le feuillette rapidement, découvrant au fil des pages que je suis le seul non Suédois à annoter ces pages blanches. On trouve de tout : de la prose, des textes qui semblent être de la poésie en rime, des photos (des gens reviennent donc exprès pour les mettre une fois développées …) et quelques dessins (je trouve d’ailleurs un dessin de phallus très réussi malheureusement masqué par une page blanche collé par-dessus. Ca m’était un peu trop de piquant au goût de certain!). Comme je l’avais fait dans l’église (ils en mettent aussi dans les bâtiments d’importance), je le signe (ça serait marrant que je retombe dessus plus tard).
Quelques kilomètres plus loin, j’arrive à un embranchement qui me laisse fortement perplexe. En effet, à aucun endroit sur ma carte il n’est indiqué que je dois tourner à gauche … finalement, je me rends compte que je me suis complètement tromper de route.
Qu’à cela ne tienne, ce n’est qu’un détour de 5 kilomètres ! Je poursuis donc dans la direction indiquée (tracé en pointillés sur la carte). Oui mais voilà, au lieu de la route relativement propre que je pouvais emprunter de l’autre côté du lac, j’ai droit à un chemin de terre rempli de gravier aux arêtes tranchantes. Je prie pendant 7 kilomètres de ne pas crever, mon pneu arrière présente en effet quelques faiblesses structurelles, fruit des nombreuses années passées dehors, et je n’ai pas de rustines et encore moins de pompe. Ca monte, ca descend, c’est fatiguant. Finalement après quelques péripéties j’arrive enfin à destination mais les derniers kilomètres ont laissés des traces : j’ai les jambes lourdes et raides.
Silvhyttea, c’est joli. Il y a des gens avec de beaux bateaux qui viennent piqueniquer et des ruines d’aciéries qui font penser à un site mégalithique ou aux ruines de Machu Pichu.
Après un petit repos me voilà reparti pour les 12 derniers kilomètres. Les pires. Les 5 premiers kilomètres sont identiques au précédent et je me chope des crampes dans les montées. Je monte avec la plus petite vitesse tellement j’ai de mal à appuyer sur les pédales. J’arrive finalement à la nationale mais … c’est encore de la montée. Je regarde sur la carte pour être sur de ne pas me tromper : je dois faire 5 kilomètres de côte et ensuite ça doit normalement descendre. Je monte, je monte, à bloc, à la limite de la fringale parfois. Je pousse encore et encore. Enfin, le ‘’sommet’’ (je viens de faire une ascension de 43 mètres seulement comme me l’indique malicieusement la carte, ce n’est pas vraiment l’Everest), j’ai les cuisses comme du bois. La descente n’est pas vraiment plus agréable puisque je suis frigorifié, un vent sournois transperçant mes vêtements pour glacer ma transpiration. Je reconnais finalement les faubourgs de Langshyttan où je jette mes dernières forces pour retrouver mon chez moi et m’effondrer dans le canapé du salon.
J’ai un de ces mal de cul …
Pour clore ce très long récit, il me reste à parler de l’impact de l’homme sur la nature, réflexion provoquée par l’observation d’une tribu de fourmi empruntant un pont. Elles n’avaient jamais du voir l’autre côté avant ça et sont surement devenu des prédatrices farouche dévastant l’écosystème de la berge opposé dès la construction de cette passerelle. Du grain à moudre pour les Olivier Baudrand en herbe.
Enfin, je tiens à lancer un concours du panneau indicateur le plus ridicule ou le plus ingénieusement placé. Voici deux exemples de perspicacité respectivement dans le choix de l’emplacement et dans la représentation abstraite de la vie de tous les jours.
Quand je vous parle de tréfilage à froid, il faut comprendre que c'est ça en vrai :
(oui, je sais c'est assez sexy et le choix des couleurs rend l'ensemble particulièrement gai)
Ca c'est mon copain de l'atelier "Tréfilage à chaud". Il est marrant et à une bonne tête d'Astérix. Il adore enrouler du fil brulant sur une couronne d'acier rouillé.
Et sa grande passion dans la vie, c'est de faire cuire des filières sur des réchauds dégueulasses. Etonnant, non?
Sinon, jeudi soir, petite scéance de rallye dans les pistes forestières avec la Volvo break de Peter Sjöding. A la tombée de la nuit et sous la pluie, sensations garanties!! (explication: on est allé chercher la bagnole de sa fille qui n'a pas encore passé le controle technique et donc n'a pas le droit de rouler. Pour éviter les flics, on est donc passé "à travers champs". Quels roublards ces suédois!)
Je passe également beaucoup de temps en réunion. J’aime les réunions : on dit de grands mots sans faire vraiment grand-chose et lorsque l’on sort on se sent très intelligent et utile. Ah oui … et on boit beaucoup de café en parlant Kaban et ISO 9000. C’est bien de parler ISO 9000 …
Autre bonne nouvelle de la journée, mon séjour aux USA sera entrecoupé d’au moins un retour en Europe, direction Sheffield et Manchester (et j’espère petit retour rapide à Paris). France, Suède, USA, Angleterre, mais où vont-ils s’arrêter !
Niveau communication avec les employés, c’est de mieux en mieux. J’ai déjà deux surnoms : Pierre « Magnet » (Mainguet est trop compliquer à prononcer) qui les fait beaucoup rire ou Pierre « Happy Hand ». Prochaine étape, ils me présentent à leurs filles …
Chose amusante, les suédois aime se balader le soir par deux pour faire de la marche sportive, moment d'intimité dans le couple ou à partager entre amis ...
Vendredi, à la demande de mon tuteur, j’essaye de respecter les horaires en arrivant au boulot à 7h30. A ma grande surprise, je suis le premier arrivé, et de loin : j’entends les chaines de production redémarrer vers 8h45 et la première apparition de mon tuteur se fait vers 10h … mmmhhh, le suédois semble peu enclin au travail et aime faire des grosses blagues. Je passe la matinée sur des bouquins de production en attendant qu’il revienne me chercher (il a une réunion). Finalement, il ne revient me voir qu’après le déjeuner en étant au préalable revenu chez lui pour « faire quelques trucs ». Traduction, grosse glande de deux heures chez lui.
Je me retrouve finalement parachuté au laboratoire de l’usine avec un charmant laborantin en chef, qui en ce vendredi après-midi semble bien esseulé. Je le trouve dans un bureau aux lumières éteintes en train de dormir bien paisiblement. J’ai quelques scrupules à le réveiller tant il me semble confortablement installé …
Il n’est pas très au fait des procédures utilisées dans le laboratoire, plus exactement il ne semble y avoir aucune procédure écrite, tout étant de l’ordre de la tradition orale et du coup de main ancestral de l’opérateur.
Je suis quand même censé me baser sur des procédures communes à tous les laboratoires d’Erasteel et à me conformer aux normes ISO pour mettre en place un contrôle qualité aux USA. C’est mal barré …
Après une dure journée de labeur (il est 3 heures et cela fait une demi-heure que l’on attend en sortant quelques platitudes de temps en temps), il est temps de rentrer chez nous.
Ce week-end, je suis très gentiment convié chez une doctorante au Nord-Est de Stockholm. Je pars avec l’autre stagiaire français et sa copine dans une Peugeot 605 bien malade, et ce durant 250 km. Découverte des paysages de la campagne suédoise, achat de boissons fortement alcoolisés pour la soirée du lendemain dans un magasin d’état (et oui, on ne peut pas acheter d’alcool de plus de 3,5% au supermarché du coin !) et repas au McDonalds de Uppsala.
Nous découvrons une charmante maisonnette typiquement suédoise : intérieur bois, subtil mélange de modernité et de tradition, mobilier design un brin rétro … la maison du catalogue IKEA pour de vrai. Avant de se coucher tôt, nous visitons le port de Norrtälje. Apparement, c’est la fête traditionnelle, avec bar discothèque en plein air, jeunes qui boivent de la bière à 1,5% et grosses voitures qui font du bruit. Ca parait tout de même très calme par rapport à la France (e me souviens qu’à Moscou ce genre de fête se finissait en baston générale et descente de police, tout cela dans un merdier sans queue ni tête). Même dans l’ivresse, le suédois est calme et respecte la tranquillité de ses voisins.
Le lendemain voyage en bus pour Stockholm pour une première visite éclair, histoire de donner envie de revenir. Je dois avouer que la ville est des plus sympathique (c’est encore une fois incroyablement calme) et ses habitantes à la poitrine généreuse ne cesseront de m’émerveiller pendant tout l’après midi.
Nous faisons la connaissance d’Elisabeth, clone presque parfait de Kirsten Durst … autant dire que je craque.
C’est amusant car ici tout le monde sort d’un magasine de mode. Ca pue le fric partout mais étrangement on prend gout à voir des gens qui ont la classe aussi naturelle que l’est la moustache à notre José Bové national ou l’absence de petite culotte à Paris Hilton. Après mettre éclaté les yeux au doux soleil des mini jupes et des hauts très ajustés des charmantes scandinaves de la région, il est temps de rentrer à Norrtälje (la charmante bourgade où réside les parents de Kristina) pour se préparer à la soirée de ce soir.
Nous sommes en effet inviter à l’anniversaire d’une des copines de Kristina. Arrivée un peu à la bourre et premier cocktail à base de vodka, la soirée ne fait que commencer...
Je me retrouve à côté d’un géant suédois taillé dans le roc à la voix gutturale ainsi que de deux charmantes demoiselles qui ont toutes 6 ans de plus que moi. Tout va bien, je me détends. Mon voisin est un marrant qui me fait boire alors que lui reste sobre : vin, vodka, schnaps se suivent et se ressemblent un peu. Mon anglais s’améliore de façon considérable, ainsi que mon suédois par l’entremise des chansons à boire du cru qu’il faut chanter avant d’ingérer son verre de vitriol germano-suédois. Mon collègue des Mines de Paris me semble fortement attaqué. Je dois avouer que moi-même, je commence à ressentir les premiers effets du mélange manque de sommeil-alcool : j’ai très envie de dormir.
Ma pensée suivante est celle d’herbe dans les cheveux et de la vision d’un grand bucheron en train de crier mon nom. Apparemment, je suis en train de pioncer dans la forêt depuis une bonne heure. C’est étrange.
Je retourne à la maison pour retrouver mon collègue quelque peu … fatigué. C’est alors que l’on me raconte brièvement ce que j’ai raté à savoir qu’il a vomi sur la table. Tout le monde trouve ça marrant et personne ne semble vraiment affecté par l’épisode gastrique que vient de subir notre ami. Vive la France !
Finalement, au bout d’une heure, suite à ma deuxième escapade pour aller dormir dans un coin (le jardin du voisin cette fois), nous rentrons pour (enfin !) prendre un peu de repos. Je ne sais pas ce que j’ai, j’ai extrêmement sommeil en ce moment.
Je dors quinze heures d’affilée (record personnel) et me réveille frais comme un gardon, suffisamment pour faire honneur au succulent repas que nous a préparé la mère de Kristina. Notre cher ami des Mines reste invisible, seules quelques onomatopées sonores nous signalent qu’il est toujours des nôtres. Il a de l’endurance, le petit.
Sa copine, quant à elle bombarde de questions la famille. Tout y passe : le passé familial, l’agriculture suédoise, Israël, la chasse des élans en hiver … une chinoise, ça a décidément de l’imagination.
Finalement, nous rentrons sur Langshyttan profitant des derniers rayons du soleil sur la campagne suédoise en écoutant les Doors ...
Je rencontre Peter Sjöding qui va s’occuper de moi pendant mon séjour à Langshyttan. C’est le responsable des essais et de l’instrumentation sur les chaines de production et il me fait tout de suite penser à un jeune grand père jovial et débonnaire.
Passage obligé à la garde-robe pour récupérer des vêtements de sécurité. On me donne la totale : chaussures, pantalon, chemise, veste et casque d’un orange que n’aurait pas renié un démocrate ukrainien ou un opposant à l’expulsion des colons israéliens de la bande de Gaza (actualité oblige). Ensuite, visite de l’usine et présentation au personnel. Je suis présenté comme un « project manager », ce qui n’est pas sans flatter mon égo.
J’apprends par ailleurs que le suédois peut être un petit peu rustre lors du premier contact. Première chose, pas de poignées de main viriles ou de bises coquines, ici c’est le royaume du hochement de tête, du « Hej ! » discrètement lancé et de la retenue la plus extrême. Mon arrivée ne semble pas déchainer les foules de techniciens et d’opérateurs. J’ai plus l’impression de déranger que de servir à quelque chose à leurs yeux. On m’avait quand même briffé avant mon arrivée : les suédois se sont fait racheter il y a 10 ans mais ont toujours un peu les boules vis-à-vis d’Eramet, boîte française. Ils sont un petit peu rancunier... De surcroit, les DRH serrent la vis au niveau des embauches d’ouvriers suédois et de proposition de stages aux étudiants des universités nationales. Seulement, ces mêmes DRH ont la curieuse habitude d’envoyer pléthores de stagiaires français, ce qui ne manque pas de provoquer moult tensions au sein des syndicats de travailleurs suédois (qui semblent encore plus accrochés à leurs privilèges que les français, et surtout sont beaucoup moins moribonds…). Vu sous cet angle, le petit français qui débarque fait un peu figure de spolieur du travail du bon suédois qui paye ses impôts et qui boit de la bière le samedi soir. Je pense qu’une fois qu’ils auront compris que je ne suis là que pour apprendre et/ou faire mumuse, le courant passera un peu mieux.
La visite piétine très rapidement. En effet, une commande de Sandvik, manufacturier de scies principalement, doit être réalisée ce matin. La nuance d’acier est assez particulière puisqu’il s’agit d’acier inox. Quel problème me direz-vous ? Ahah, jeunes néophytes, l’acier inox est pas facile à chauffer dans un four à induction (puisque c’est de cela qu’il s’agit) car n’étant pas magnétique à des températures de 1200°C. Je sens comme de l’électricité dans l’air au moment des premiers tests, chacun est affairé à regarder des gros morceaux d’acier éfilés être délicatement insérés dans le four à induction, tandis que l’étreinte thermique commence déjà à faire effet sur la matière déjà à l’intérieur. Ca fume, ça fait du bruit et de l’autre côté, ça ressort tout rouge incandescent à plus de 1110°C (et le tout en moins de 10 minutes !). Ensuite, laminage à chaud qui consiste à faire passer le gros boudin d’acier incandescent dans un trou beaucoup plus petit. Les coups de boutoir contre la filière font vibrer le bâtiment entier. La procédure me parait un tant soit peu altière (les filières sont complètement ruinées) mais apparemment, c’est la procédure normale. Le suédois reste calme dans toutes les situations.
Finalement, après un bon repas (où j’ai commandé au pif, ne connaissant pas un traître mot de suédois), la commande est entièrement réalisée et de façon (apparemment) magistrale. Il est déjà 3h de l’après midi. La suite de la visite s’effectue en coup de vent puisque le suédois à l’esprit casanier et aime se retrouver chez lui à la demie de quatre heures. Laminage à froid, profilage … tout ça est rapidement visité.
Avant de partir, Peter me parle de sa grosse voiture américaine qu’il, comme tous bons descendants de vikings, bichonne avec amour. C’est une Ford Mustang 1965, presque la même que dans ‘’Bullit’’ (film mythique avec Steeve McQueen), pour le moment à l’état de décapotable intégrale (pas de carrosserie) puisqu’il la retape entièrement. Je suis cordialement invité à venir l’essayer un de ses jours. Yahoooo !!! Moi qui aie toujours rêvé de conduire un engin pareil !
Au sujet des moyens de transports, ici, c’est le royaume de la voiture made in USA : Chevrolet, Corvette, Ford, grosses camionnettes GMC … on se croirait presque en plein milieu du Maine dans les années 70, tellement l’ambiance cheveux blonds et longs, grosses voitures, environnement et soleil couchant qui embrase de jaune toute la campagne fait irrémédiablement ressortir des images de hippies ou de Virgin Suicides de mon cerveau surexcité. Ajoutez à cela des parades de bagnoles le WE, des courses de voitures sauvages sur les routes forestières rectilignes et les shows de monster trucks (voire monster bikes, n’importe quoi…), vous aurez une vision un petit peu plus précise de la Suède profonde et de ses habitants.
Autre clou de la journée, l’arrivée dans mon appartement. Je suis sidéré devant la taille des pièces, la plus petite étant l’équivalente de ma chambre à Meunier : une cuisine tout équipée avec 23 placards (je les aie comptés), un véritable four avec petit compartiment pour faire griller ton pain, un salon gigantesque mais très vide (moi j’aime bien, ça fait très chic le parquet avec juste un vieux fauteuil et un vieux canapé comme décoration), une chambre où le lit semble perdu mais une salle de bain complètement miteuse. Je vais pas me plaindre vu que je ne paye strictement rien pour ce loft gigantesque (situé à 200 kilomètres de toute civilisation, soit). Détail qui enchantera nos collègues moscovites, le débit d’eau chaude est le double de celui de l’eau froide.
Le seul français dans l’usine est un stagiaire de l’Ecole des Mines de Paris, il travaille sur les défauts de surface mais semble s’être fait magistralement roulé (le mot est faible) par la filiale suédoise d’Eramet. En effet, on lui met des bâtons dans les roues en ce qui concerne son travail, étant salarié de la filiale suédoise il paye des impôts suédois (25 % de tous ses revenus, logement payé par la boite y compris, lorsque que l’on est étranger) sur son salaire de misère (environ 800 euros à la base) dégrevé de menues dépenses afférentes (frais de transport non pris en charge …) et comble d’iniquité on lui reproche de ne pas travailler assez. En fait, je suis carrément bien lotie. Le coquin a quand même emmené sa copine avec lui, une chinoise de Hong Kong qu’il a rencontré là-bas et qui est venue s’enterrer à Langshyttan avec lui avant de partir à Paris faire un double diplôme.
Loin de l’agitation de la vie parisienne ou des fomentations de coups d’états mauritaniens à répétition, la Suède est un pays calme. Et quand je dis calme, c’est un doux euphémisme.
Arrivée à 22h15 dans le pays du renne et du cheval de bois rouge, l’aéroport surprend nos oreilles françaises de prime abord. Pas d’annonces sonores, pas de jingles horripilants voire aucun son synthétique, l’aéroport de Stockholm est un aéroport silencieux. Les passagers le remarquent d’ailleurs tous et se mettent à chuchoter comme dans une cathédrale. C’est tellement propre qu’on mangerait par terre et au détour d’un couloir aux portes automatisées, il n’est pas rare de se sentir défaillir lorsque le mythe devient réalité : la Suédoise mérite plus que le détour.
Pour faire classe, un chauffeur de taxi, blond et bedonnant, m’attend avec mon nom sur une petite pancarte. Je le suis gré de l’avoir correctement orthographié, au pays du glut c’est une gageure pour une très grande partie de la population.
Après mettre enfilé 1900 km d’avion, il me restait à avaler en voiture les 200 kms de route qui séparent l’aéroport de Stockholm et le riant village de Langshyttan. 200 kms passés à discuter avec mon chauffeur de taxi jovial, aimant rouler très vite sur route de campagne déserte et parsemées de flaques de brouillard.
L’arrivée à Langshyttan se fait très tard dans la nuit. Je dois passer les quelques heures de sommeil qui me restent au Bruckshotel (l’Hôtel Aciérie, c’est un peu un leitmotiv par ici), la seule et unique maison d'hôte du village.
Première constatation : les nuits par ici sont fraiches, très fraiches.
Deuxième constatation : une fois le moteur de la voiture coupée, il ne persiste aucun bruit, pas même celui du bruit du vent dans les branches. Un peu flippant mais ce silence épais est à l’image du village tout entier, calme et reposant. L’hôtel est très coquet, un peu maison coloniale, tout en bois. Je ne sais pas si c’est voulu mais les trois tableaux qu’il y a dans ma chambre sont de Monet.
Enfin, je me glisse dans le lit bien douillet (mais trop petit !) pour essayer de récupérer mes heures de sommeil en retard.
Ccccaaaalllllll Oooonnnnn Mmmmeeeee !!!!!
1 Comments Published by Pierre M on 08 août 2005 at 1:57 PM.Déjà, j’ai commencé très fort ce matin avec un lever dans le paté très réussi. Puis, après mettre pris le rebord traitre du bac de douche et avoir tâté de la fraicheur intense des premières gouttes d’eau tapies dans le pommeau et qui, profitant d’une soirée fraiche, avaient sournoisement préparées leur embuscade matinale, je m’exposais à la vue de mes voisines dans le plus simple appareil à la recherche de ma serviette de bain. Cette dernière, la taquine, se trouvait nonchalamment étendue à la fenêtre, fenêtre qui donne directement sur la rue et qui, si je ne ferme pas les rideaux, permet à mes voisins d’en face de profiter, grâce à un habile jeu architectural, de mes jeux aquatiques ou de l’occupation la plus ancienne de l’homme - consistant à s’asseoir sur un vase moderne de faïence blanc munis pour seul outil de son sphincter et d’un rouleau de papier molletonnée rose.
Bref, un matin placé sous le signe d’une chance insolente.
Après toutes ces péripéties, je me mis à la pratique intellectuelle la plus haute qui m’était proposée à cette heure matinale: celle de me documenter les yeux sur mon programme télévisuel préféré, j’ai nommé Hit Forme sur M6.
Initialement dédié à la basse plèbe, tendance camionneur libidineux, ce merveilleux moment de la télévision française s’est très vite révélée (en deux jours maximum) comme un formidable outil d’apprentissage. A l’heure du développement durable et de l’écologie, M6 ne nous propose pas moins qu’un devoir de classe sur le recyclage des techniques de pointe en matière d’appâtage de chaland et de fidélisation de la clientèle. En effet, tous les ingrédients sont réunis :
- de jeunes filles délurées, physiquement intelligentes, adoptant des positions souvent émoustillantes, parfois inconvenantes mais toujours incongrues.
Cet aspect est TRES important dans le monde de l’Homme moderne. Que ce soit pour vendre un shampooing ou bien un rabot électrique, que ce soit pour vanter les pouvoirs d’un gel de toilette intime ou bien celui du détartrant pour toilettes, un maillot deux pièces très léger (le summum étant le transparent) avec une poitrine issu de nos fantasmes les plus secrets, un postérieur qui aurait damné l’ange Gabriel himself, des lèvres de rêve moites et rebondies et puis le reste pour que ça tienne bien ensemble, sont les meilleurs arguments de vente du monde. Seul une tendance extrémiste de publicitaire pour restaurant marocain ou thamoul résiste en nous proposant des clips rigolos sur le bon couscous avec des vrais gens –moches et niais par essence- avant chaque séance dans les cinémas de provinces (un bref hommage à ces artistes méconnus, papes du kitsch et de la ringardise la plus absolus, je vous aime).C’est épatant.
- De la musique de jeunes qui vont en boite, perpétuant ainsi l’association ‘’musique électronique = musique de gros débiles’’ pour les quinquagénaires ex soixante-huitard, ayant viré leur cuti dès 1973, suite à la chute du pétrole et l’apparition de la bourse-roulette russe-pognonmaton. Perpétuant également celle de ‘’musique électronique = musique de merde’’ pour les musicologues autoproclamés, alors que c’est tout l’inverse. Faire le grand écart entre Lorie et les Chemical Brothers, c’est le grand pari de M6 … bon, j’avoue, pas dans Hit Forme mais plutôt vers 3 heures du matin avec des clips de R’nB tout pourri ….
- Une présence masculine perdue dans ce monde féminité exacerbée.
Permettant de ne pas se voir accolé un un blame du CSA, cette présence est bien plus qu’anodine, empêchant le mâle en émoi de se palucher pendant son petit déjeuner, interdisant le tripotage du veilleur de nuit dont le cerveau, grillé par des milliers de plans serrés sur les ébats frénétiques de couples dépareillés dans de mauvaises production moldave tournées en Super 8, retrouve ici une certaine candeur adolescente, période pendant laquelle il cherchait à apercevoir la culotte des filles en se demandant quels trésors cette petite étoffe pouvait bien renfermer (Sa maman lui disait tellement que ce n’était pas de son âge, qu’il se doutait bien, lui, que c’était on ne peux plus destiné à le faire patienter, entrainant par là, une hausse de tripotage clandestin, activité de stress selon l’auteur du « Singe Nu », livre à lire absolument). Cette intense frustration contenue au prix de milles efforts doit trouver néanmoins un défouloir. C’est cette frustration qui nous fait, messieurs, nous comporter comme des prédateurs du nouveau millénaire, en rat de bureau accrochés à leurs bureau, ou en consommateurs épileptiques de biens allants de la voiture de sport tunées à la dernière perceuse Black et Decker.
Bref, regarder cette émission la tête dans mon bol de café, émergeant difficilement d’un sommeil trop précipitamment quitté, c’est un peu comme un rayon de soleil de midi chatoyant mes pupilles contractées, ca fait presque pleurer. Merci Mr Endemol, producteur de cette ode à la féminité et à l’esclavagisme féminin moderne.
Je critique mais je voudrais bien me retrouver avec une naïade comme celle là pour discuter de Heine, de la photosynthèse ou du recuit des aciers rapides sous atmosphère protectrice.
Super non? Donc je fais de jolies expériences qui dure dans les 80 heures. Pour occuper le laps de temps relativement conséquent entre deux expériences, je me farci une belle bibliographie sur les aciers, un joli vade-mecum du parfait gestionnaire d'usine, le pullitzer de la qualité industrielle et autres menus articles sur la décarburation du 442.2 sous atmosphère azotée ou bien sur l'outil arête de poisson de gestion de la production japonaise.
Le résultat de mes expériences est impressionnant:
Hauteur: 3 cm.
Oui, je sais ça laisse sans voix.
La bonne nouvelle, c'est quand même que personne ne bosse les deux premières semaines d'aout. Personne ... sauf moi. Mon gentil tuteur a pensé à moi et s'est dit que passer des vacances au 53 eme étage de la tour montparnasse, c'est beaucoup mieux que de se reposer à la montagne. Donc me voilà tout là haut à ne pas faire grand chose puisque tout le monde est parti en vacances... Heureusement j'ai google earth pour m'amuser.
Bon, je me plains mais la vue est quand même pas mal du tout ...
Bon, après moins drole, j'oublie mes clés à l'intérieur et je me retrouve comme un con dehors. Je me barre quand meme au boulot mais je me plante de sens du métro. Je reviens chez moi, un peu énervé et comme je sous loue j'ai un peu les boules de me faire vider l'appart. Ca ferait désordre.
Heureusement de l'autre coté de la rue, il y a un serrurier. Temps de l'intervention = 10 secondes (c'est vraiment une serrure de merde et j'aurai pu ouvrir la porte comme à Meunier!). Prix = 40 euros. C'est peu cher pour une intervention d'un serrurier mais ça me fait quand même bien mal au cul!